J'ai rencontré Marie à Montreuil, dans un jardin avec des ruches et des enfants de plusieurs tailles, puis j'ai assisté à une représentation de "Troc" en plein Paris, après le confinement, des frissons silencieux partout. Le caractère pluriel est présent de manière singulière chez Marie, car je sens de la finesse au service de l’autre, du sensible qui mouline et qui ancre, une entièreté dans la complexité d’être une artiste femme et une mère, connectée à son terrain de création et à ses espaces intimes. Dans son travail, il y a la pudeur d’une chorégraphe, la puissance d’une danseuse mais pas que, du sourire éclatant dans le jeu même quand il pleut, et parce que je ne suis pas neutre, je noue avec délicatesse une amitié sincère bien particulière, avec elle. Merci d’être qui tu es Marie.
PS : Parlez de "Troc" pour l'inviter sur votre territoire.
Pour entendre la version avec la voix, ouvre tes oreilles et le coeur...
Qu’est-ce qui t'émeut et te meut ?
Les autres ! Toutes les occasions que la vie me donne de me sentir en lien avec des gens connus et aimés ou complètement inconnus.
Qu'est-ce qui est au centre de ta vie aujourd'hui ?
De créer des espaces réels autant que symboliques qui nous permettent de partager l’imaginaire, par le corps en mouvement.
Comment prends-tu soin de toi ? C'est quoi tes ingrédients ?
Un psy exceptionnel, très marginal par rapport aux pratiques psys françaises, l’entretien de mes amitiés, une réflexion constante sur la femme, la compagne et la mère que je veux être, et comment elles tentent de co-habiter... !
C’est quoi ton premier souvenir autour de la thématique { Arts et Créations } ?
Les deux premières fois que mes professeurs de danse m’ont fait confiance en tant qu’interprète et m’ont soit écrit un solo soit distribuée dans un de leur spectacle. Moi qui ne sait pas bien me faire confiance à moi-même, le fait que ces deux femmes importantes le fassent pour moi, ça m’a propulsé dans mon propre désir.
Une rencontre marquante qui fait que tu es là aujourd’hui ?
Emilie Buestel, ma moitié artistique, avec laquelle je dirige aujourd’hui et depuis plus de 15 ans la compagnie de danse Sauf le Dimanche. Notre alliance est littéralement extra-ordinaire !
Qu’est ce que tu aimes raconter de ton projet ?
Ce projet, « Troc ! », c’est à la fois un spectacle, un terrain d’entrainement et une recherche infinie ! Un dispositif très simple : dans un espace publique, passant, nos demandons aux badauds de nous offrir un geste, en échange de quoi nous leur offrons une danse d’1’30 minutes inspirée par leur geste.
Nous y avons appris tellement sur ce que la danse peut tisser comme lien entre les gens, ce que mettre en commun un imaginaire génère dans la relation humaine.
La question que tu n'aimes pas que l'on te pose...
"C’est quoi déjà la deadline pour l’appel à projet ? !!!"
Quels sont tes apprentissages personnels à travers ce projet de spectacle seule en scène ?
On partage globalement beaucoup plus que ce que l’on croit, les gens sont ouverts, sont partants, sont prompts à échanger. Il faut donc se mouiller, oser faire les premiers pas, proposer. J’adore ce mot, et plus je vieillis, plus je prends la mesure de ce qu’il veut dire, et de son exigence.
Qu’est-ce que t'évoque l’image de la mosaïque ?
Ce que l’on est ! Je suis très convaincue par le et plutôt que le ou et je trouve que la mosaïque est une très belle image de ça : nous sommes toutes et tous multiples, composé.e.s de plein de couches, de strates, nous ne sommes pas constants et ce n’est pas souhaitable de l’être. Et les choses comme les gens peuvent être simple et complexes, ça n’est pas anti-nomique.
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